La lumière glisse

à l'oreille de l'eau

des flâneries roses.

Le fleuve respire le ciel

et lèche la rive.

Les couleurs dérivent.

Le soleil trace un i

que lisent les roseaux.

Le ciel en a le feu aux joues.

Sur leurs pattes noires

les carrelets font des rêves de pélicans

quand vient le soir.

Les couleurs s'effacent...

Le printemps froisse

ses couleurs

et les jette

à la poubelle du vent.

 En ce moment...

J'y expose 2 livres d'artiste

"L'ODYSSEE"

"VOYAGE DE LETTRE EN LETTRE DANS MON PAYS D'OUTREMER"

La lumière naît

dans une caresse d'eau,

juste là,

sur le sable mouillé.

L'océan s'élance,

vagues fauves,

embrasant l'air

de son hurlement de vie,

puis il se pose,

couche son rêve

dans la bouche du sable.

Entre fougue et douceur,

nos âmes se balancent

comme la barque de l'enfance

enrobée de lumière.

La tièdeur chuchote

L'air peigne ses cheveux d'or

Un soleil d'automne.

Le temps s'est usé

Octobre froisse les feuilles

dans ses mains fanées.

Une caresse intérieure

un grelot

sur le jardin des sens

qui réveille l'enfance.

Ondoiement du coeur.

Il pleut un peu

au coin des yeux.

Quelques jours dans les Pyrénées...

Les haÏkus de Pascal:(merci pour tes haïkus en écho aux miens)

L'entrouvert 

-entre ombre et lumière-

Dans mon terrain vague

la clarté

déplie sa nappe.

L'obscur

barre la route

aux rejets du temps

qui s 'égaient.

Taches de boue

sur le jour.

L'entrouvert

-entre ombre et lumière-

 Une lueur bleue

disloque

les pierres nocturnes

et tire au clair

les cauchemars.

Poussière de fruits secs

balayée

par le souffle

d'un espace.

 L'entrouvert 

-entre ombre et  lumière-

Le ciel

sanglote

sous le feu

des blessures.

Son sang d'azur

se mêle

à la cendre

des étoiles brûlées.

 L'entrouvert

-entre ombre et lumière-

L'ombre défraîchit

la lumière

avec ses bouses 

d'amertume.

Gueules de bois

sur un rêve

détrempé

et si las !

Elles sont revenues les fleurs du tilleul

douce haleine dans la bouche de ma mémoire...

Dans le jardin de la maison de mon enfance ,se dépliait un grand tilleul, parasol aux rondes feuilles duvetées. Quand le soleil éclatait,il faisait un bain vert tendre dans lequel on déjeunait . J'aimais aussi lire sur la chaise longue,enveloppée dans son ombre douce et légère.

Quand l'arbre fleurissait,son odeur chantait comme une maman qui berce son enfant et nos âmes de juin s'apaisaient dans ce parfum.

Les soirs d'hiver,on rebuvait cet elixir de soleil voilé et refleurait la même douceur qui veloutait les pensées....

Hier dans ma promenade, portée par l'effluve sensuelle d'un tilleul, je me suis envolée là bas...

Tandis que je maudissais le temps,la fille du vent naissait au coeur d'une rose.Elle portait un panier d'osier rempli de sourires de ciel.

Et dire que je n'avais vu que la douleur des fleurs!

Merci à Pascal qui dans son dernier commentaire m'a rappelé que l'on peut poser différents regards sur les choses et ...sur la vie.

Le vent a déchiré le jardin.

Sa beauté est en lambeaux.

Les fleurs sont écoeurées.

Le désenchantement se promène

avec les escargots.

Il vole des larmes roses.

Mes amis (à Luc, Jipé et Dominique)

Quand le ciel n'a plus d'étoile,

ils allument leur lampe de chevet

et avec leur grand mouchoir,

ils essuient mes yeux.

Quand je suis perdue

dans la forêt des doutes,

ils déplient des cartes

pour me suggérer des routes.

Quand je suis dans l'embarras,

ils offrent leurs bras

et se font jardinier,

électricien, chauffeur...

Ils travaillent pour du beurre .

Ils sont tout ouïe

à mes histoires alambiquées

et en échange,ils racontent

des bribes de leur vie.

C'est surtout moi qui compte !

Ils s'inquiètent de mes silences.

Quand je suis seule,

ils sont mes nids

et quand je m'envole,

ils rient.

Ce sont les doudous

de mon enfance

toujours là

pour mes chagrins

et qu’égoïstement je délaisse

quand mon cœur est en liesse

pour un amour incertain.

Alors je les mets dans ce poème

avec une larme de tendresse

et un merci soleilleux

pour que toujours ils restent .

Que serais-je sans eux?

La pivoine

fait bouffer

tous ses pétales.

Doigtés roses

d'une pomme.

L'églantine frissonne

quand le bourdon

soulève son jupon

et suce son coeur.

Froufrou de fleur.

Des mots qui viennent

au bord d'un fossé

pareils à ces fleurs

qui éclosent

sans demander leur reste.

Juste comme ça.

Des frêles sourires

sans réponse

qui s'estompent

sans même souffrir

sous les pas.

Etirer du soleil

des gouttes mandarine

les écheveler sur la bruine

et les lécher

de la pointe

jusqu'à la racine.